Évaluer le niveau de dangerosité
Homicide conjugal
L’homicide conjugal comprend les homicides dont l’auteur présumé est le conjoint de la victime (actuel, séparé ou divorcé). Les données québécoises considèrent en plus les homicides dont l’auteur présumé est l’ami intime ou l’ex-ami intime. L’homicide conjugal réfère à trois infractions au Code criminel, soit le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré et l’homicide involontaire coupable.
Circonstances de l’homicide conjugal
- Souvent, l’homicide conjugal est le point culminant d’une trajectoire de violence conjugale qui a augmenté en sévérité et en intensité au fil du temps;
- la majorité des homicides conjugaux ont été précédés de violence conjugale, et ce, autant chez les hommes que les femmes;
- l’homicide à l’endroit de la conjointe se commet le plus souvent dans la période qui précède ou suit une rupture initiée par la conjointe ou lors d’une escalade au moment de mettre fin à la relation;
- la possessivité, la jalousie, la frustration, le soupçon d’infidélité, le refus de la séparation, l’anticipation du rejet, le sentiment d’abandon et le désespoir sont les motifs ayant motivé la plupart des homicides conjugaux à l’endroit d’une conjointe.
Facteurs de risque d’un homicide conjugal envers une conjointe
La présence de certains facteurs a davantage été associée aux cas d’homicide conjugal à l’endroit d’une conjointe et est susceptible d’augmenter les risques de meurtre de la femme par son conjoint.
- Antécédents de violence conjugale. L’existence d’antécédents de violence physique et sexuelle à l’endroit de la conjointe dans le couple serait le facteur augmentant le plus les risques d’homicide conjugal, et plus particulièrement une arrestation antérieure concernant des infractions contre la personne en contexte conjugal.
- Âge. Les femmes plus jeunes sont davantage à risque d’être victimes d’un homicide conjugal que celles plus âgées. À titre d’exemple, au Canada, le taux de femmes âgées de 15 à 24 ans tuées par leur partenaire entre 1998 et 2007 était trois fois plus grand que le taux de toutes les femmes victimes d’un homicide conjugal.
- Couple en union libre. Le risque d’homicide chez les couples en union libre est plus élevé que chez les couples mariés.
- Statut d’emploi du conjoint. Davantage d’homicides conjugaux sont commis par des conjoints qui sont sans emploi.
Signes de danger imminent d’homicide conjugal envers une conjointe
Certains facteurs ou circonstances sont associés aux homicides conjugaux commis envers la conjointe. Leur présence peut suggérer un danger imminent.
- La conjointe a rompu dans la dernière année (plus grand risque dans les trois mois suivants la rupture);
- la conjointe retourne au domicile pour récupérer ses effets personnels à la suite de la rupture;
- l’intensité et la fréquence des incidents de violence ont augmenté au cours de la dernière année;
- le conjoint a déjà menacé de tuer sa partenaire ou ses enfants (avec une arme, verbalement ou par messages écrits);
- le conjoint a déjà utilisé une arme contre elle ou proféré des menaces avec une arme;
- il y a présence de harcèlement de la part du conjoint au cours de la relation ou après la rupture (la conjointe est suivie, espionnée, reçoit des appels non désirés, etc.);
- le conjoint consomme des drogues ou abuse de l’alcool;
- le conjoint tente de contrôler tous les aspects de la vie de sa partenaire ou il n’arrive plus à la contrôler;
- le conjoint a accès à une arme à feu (particulièrement dans le cas des homicides-suicides);
- le conjoint a déjà tenté de se suicider ou menace de le faire.
Tiré du site : www.inspq.qc.ca