Les mythes
Mythe
La violence conjugale est un problème d’ordre privé. Personne ne devrait attaquer la « sainteté » de la famille.
Réalité
Certains actes de violence sont de nature criminelle, qu’ils se passent à l’intérieur ou à l’extérieur du couple. Le fait de croire que la violence conjugale est privée condamne les victimes à rester sous l’emprise de leur agresseur et rend plus difficile l’intervention des autres; ce qui, par conséquent, perpétue la violence. La violence conjugale est un problème d’ordre social important.
Mythe
Les actes criminels commis dans un contexte conjugal sont un phénomène rare, sinon on en entendrait parler plus souvent.
Réalité
En 2008, les services policiers du Québec ont enregistré 17 321 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal et les victimes étaient majoritairement des femmes.
Mythe
Les femmes provoquent. Elles poussent les hommes à la violence.
Réalité
Personne ne cherche ou ne provoque la violence de l’autre. C’est son comportement et lui seul en est responsable. Personne ne mérite de subir la violence.
Mythe
Les femmes victimes de violence aiment cela, sinon elles ne resteraient pas.
Réalité
Les femmes restent auprès de leur conjoint pour des raisons variées et complexes. Elles espèrent changer l’homme qu’elles aiment, croient à ses promesses, se sentent coupables de briser le foyer, ont peur des menaces, n’ont pas les ressources sociales ou économiques pour s’en sortir seules.
Mythe
Aider les femmes violentées ne sert à rien, elles retourneront vers leur conjoint.
Réalité
Le fait de vivre le cycle de la violence à plusieurs reprises rend souvent les femmes violentées ambivalentes, ne sachant plus si elles doivent partir ou rester. Elles partent pour voir si elles peuvent survivre en dehors de ces relations et reviennent pour voir si ces relations peuvent changer. Ce processus évolutif permet aux victimes de finir par résoudre leur situation et sortir du cycle de violence.
Mythe
Les hommes exerçant de la violence conjugale sont violents dans toutes leurs relations.
Réalité
Les hommes qui sont violents envers leur conjointe ne sont pas nécessairement des individus violents dans leurs relations sociales ou au travail. Souvent, les proches ne veulent pas croire qu’ils utilisent de tels comportements; ils peuvent être charmants et agréables lorsqu’on les côtoie.
Mythe
Si l’homme suit une thérapie et règle son problème de violence, tout va rentrer dans l’ordre et l’harmonie va revenir au sein du couple.
Réalité
La thérapie porte uniquement sur le problème de violence et ce n’est pas une cure miracle. Les conséquences et les blessures occasionnées par la violence conjugale sur la victime ne s’effacent pas par enchantement. Il est important que la victime se donne des moyens pour panser ses plaies au point de vue du corps, du cœur et de l’âme.
Mythe
L’homme commettant des actes de violence envers sa conjointe a un portrait type. Il est physiquement imposant et parle fort.
Réalité
L’homme commettant des actes de violence envers sa conjointe, c’est monsieur Tout-le-Monde. Il peut provenir de tous les milieux, être médecin ou chômeur, peu scolarisé ou très instruit. Il n’y a pas de profil type.
Mythe
La violence conjugale est une maladie.
Réalité
La violence n’est pas une maladie. C’est un comportement choisi par celui qui l’exerce pour dominer et contrôler l’autre. Il est conscient des gestes qu’il fait, car il poursuit un but : tout contrôler et décider.
Mythe
L’homme n’est pas le seul responsable de sa violence.
Réalité
Il est responsable à 100 % de ses comportements violents. Il va cependant chercher à rendre sa conjointe responsable de sa violence pour qu’elle ne le quitte pas et ne le dénonce pas.
Mythe
Après sa participation à une thérapie, l’homme a réglé son problème de violence.
Réalité
La thérapie est une amorce de changement. Le conjoint ayant des comportements violents peut changer dans la mesure où il veut réellement changer et où il fournit des efforts soutenus. Pendant de longues années, il devra poursuivre un travail personnel afin de modifier ses comportements violents qu’il exerçait depuis des mois ou des années.