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Ampleur

  • Selon les résultats de l’Enquête sur la violence envers les conjointes dans les couples québécois (1998), 45 % des femmes victimes de violence conjugale affirment que leurs enfants ont vu ou entendu les actes violents.

Conséquences des enfants exposés à la violence conjugale

  • Le terme exposition à la violence conjugale fait référence aux enfants témoins, directement ou indirectement, de scènes de violence ainsi qu’aux enfants vivant dans un milieu de vie imprégné de cette violence. Même lorsque la violence se déroule à l’extérieur de la maison ou quand les enfants sont absents, ces derniers demeurent exposés à la violence notamment en raison du climat de tension et de peur régnant dans la famille.
  • L’exposition des enfants à la violence conjugale peut avoir de l’influence sur plusieurs sphères de la vie de ces jeunes et mettre en péril leur développement et leur bien-être. Ces enfants vivent en effet significativement plus de problèmes internalisés et externalisés que les enfants vivant dans un environnement familial exempt de violence.
  • Il est également important de préciser que chaque enfant est unique et que les conséquences de l’exposition à la violence conjugale sont différentes d’un jeune à l’autre.
  • Les conséquences peuvent varier selon la fréquence, la durée et la sévérité de la violence à laquelle les enfants sont exposés.
  • Bien que de nombreux enfants soient profondément affectés par leur exposition à la violence conjugale, d’autres font preuve de résilience et ne développent pas de problèmes sévères.
  • Les énoncés suivants énumèrent les principales conséquences de l’exposition à la violence conjugale chez les enfants.

 


 

Conséquences sur le plan de la santé physique et mentale

Problèmes de santé physique

  • Douleurs physiques et maladies sans cause médicale connue.
  • Maux de tête ou d’estomac, allergies, affections cutanées, asthme, perte d’appétit, perte de sommeil.
  • Retards de croissance, problèmes visuels ou auditifs, troubles alimentaires.

Problèmes de santé mentale

  • Dépression, anxiété, irritabilité et une faible estime de soi.
  • Sentiments de terreur, de peur de la mort, de peur de perdre un parent, de rage, de culpabilité, de confusion, de désespoir et d’impuissance.
  • Perception du monde comme étant imprévisible, hostile et menaçant. Syndrome de stress post-traumatique.

 


 

Conséquences sur le plan des comportements

  • Problèmes externalisés tels que des comportements agressifs, de l’hyperactivité et de l’impulsivité.
  • Réactions violentes lors de conflits avec leurs pairs, leurs frères, leurs sœurs et leurs enseignants.
  • Comportements de séduction, de manipulation et d’opposition dans leurs relations avec autrui.
  • Tendance à mentir, à désobéir, à tricher, à détruire des objets ou à se montrer cruel.

À l’adolescence :

  • Comportements délinquants, violents et antisociaux.
  • Actes criminels (par exemple : voies de fait, viol ou meurtre).
  • École buissonnière, abandon des études, consommation de drogue ou d’alcool, fugues.
  • Tentatives de suicide.

 


 

Conséquences sur les plans cognitif et académique

Problèmes sur le plan académique

  • Faibles performances à l’école causées par des problèmes d’attention, de concentration et de mémoire. En fait, 48 % des enfants exposés à la violence conjugale éprouvent des problèmes scolaires.
  • Absences fréquentes, faible implication dans les activités parascolaires.
  • Retard de développement chez les enfants d’âge préscolaire, ce qui les rend plus vulnérables à de futurs problèmes à l’école.

Problèmes sur le plan cognitif

  • Risque de développer des problèmes verbaux, intellectuels et moteurs.
  • Diminution des performances lors des tests de quotient intellectuel.

 


 

Conséquences sur le plan du fonctionnement social

Difficulté à établir des relations interpersonnelles significatives, que ce soit avec des professeurs, des membres de leur famille ou des pairs.

  • Tendance à s’isoler, à refuser de s’ouvrir sur leur vécu ou d’amener des amis à la maison.

 


 

Reproduction intergénérationnelle de la violence

  • Les enfants exposés à la violence conjugale peuvent intégrer ce modèle familial et faire des apprentissages erronés sur le rôle des femmes et des hommes dans les relations intimes.
  • Ces apprentissages augmentent le risque de reproduction intergénérationnelle de la violence dans les futures relations amoureuses ou conjugales de ces jeunes.
  • Les jeunes garçons ayant été exposés à la violence conjugale ont 1000 fois plus de chances que les autres jeunes d’agir violemment envers leurs futures conjointes.
  • Pour ce qui est des jeunes filles, l’exposition à la violence conjugale durant l’enfance augmente le risque que celles-ci soient à leur tour victimisées dans leur future relation conjugale.

 


 

Comment réagir en cas de dévoilement

Conduites et attitudes…

… à adopter

  • Créer un climat de confiance où l’enfant se sent à l’aise.
  • Offrir un endroit confidentiel, calme et propice aux confidences de l’enfant.
  • Respecter le rythme de l’enfant. Le dévoilement peut être très difficile pour celui-ci, il est donc important de l’écouter sans l’interrompre et sans le pousser à aller plus vite.
  • Aider l’enfant à exprimer ses émotions, sans l’influencer.
  • Rassurer l’enfant en validant ses émotions (par exemple : « il est normal d’avoir peur dans cette situation »).
  • Ne pas porter de jugement en parlant avec l’enfant.
  • Démontrer à l’enfant que vous croyez ce qu’il vous dit. Il doit se sentir respecté et compris dans ce qu’il vit.
  • Prendre position contre la violence. Remettre la responsabilité de la violence au conjoint ayant des comportements violents sans le blâmer ou le dénigrer.
  • Assurer la sécurité de l’enfant.

*Si vous pensez que la sécurité ou le développement d’un enfant est compromis, c’est-à-dire qu’il se trouve peut-être dans une situation d’abandon, de négligence, de mauvais traitements psychologiques, d’abus sexuels ou d’abus physique ou qu’il présente des troubles de comportement sérieux,  vous devez faire un signalement à la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) afin de protéger cet enfant (Loi sur la protection de la jeunesse).

… à éviter

  • Ne pas critiquer le parent ayant des comportements violents ni le dénigrer. Il faut condamner le comportement et non la personne. Les enfants peuvent détester la violence et vouloir qu’elle cesse tout en aimant beaucoup le parent qui commet la violence.
  • Ne pas faire de promesses que vous ne pouvez pas tenir telles que « je t’assure que plus jamais ton père ne fera mal à ta mère » ou encore « je vais garder ton secret ». *Si un enfant vous demande de garder le secret, vous devez lui expliquer qu’il se peut que vous soyez obligé d’en parler à quelqu’un afin d’assurer sa sécurité.
  • Ne pas banaliser et minimiser les propos de l’enfant, ses émotions ou le caractère dangereux de la situation ni à l’inverse, se laisser submerger par les émotions en risquant ainsi de faire paniquer l’enfant.
  • Ne pas mettre en péril la sécurité de l’enfant ou du parent en envoyant à la maison des informations sur la violence conjugale sans en avoir reçu la demande ou encore en appelant à la maison sans tenir compte de la possible présence du conjoint ayant des comportements violents.

Pour plus d’informations, consulter le lien suivant :
http://www.criviff.qc.ca/enfants_exposes/cms/index.php?menu=21&temps=1262386857

 

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